Challenge – 5 photos cinq histoires (2)

          

Deux photos pour cette contribution au challenge* :

Elles ont été prises quasiment à la même heure, mais pas la même année, ni le même jour, et pas sur la même latitude non plus – l’une prise aux bords de l’Isère – l’autre aux bords du Rio Napo.

En rentrant d’une promenade en vélo le long l’Isère, certain de devoir affronter une pluie torrentielle – l’orage (encore une) grondait au-dessus du Vercors – la vue de ce serpent argenté m’a rappelé l’autre, charriant des masses terreuses qui le transforment en un gargouillis brunâtre dans lequel on s’imagine facilement des piranhas et autres crocodiles.

Martins Pêcheurs et Mésanges pour l’un et Cormorans pour l’autre; quelques grenouilles chantant aux abords de l’un, cris et tintamarre de singes (principalement capucins) et d’oiseaux du fin fond impénétrable de la jungle.

La jungle que si subitement et par surprise m’évoquait l’Isère m’a rappelé Kipling et son Livre de la Jungle -: « Le petit Toomai apercevait la cime des arbres, comme une fourrure tachetée sous le clair de lune, sur des mile et des milles, et la brume d’un blanc bleuté au-dessus de la rivière, tout au fond…..et il sentit que la forêt était éveillée au-dessus de lui ; éveillée, ardente, grouillante. Une grosse chauve-souris brune, de celles qui se nourrissent de fruits, lui frôla l’oreille ; une porc-épic fit cliqueter ses piquants dans un fourré ; et dans l’obscurité entre les fûts il entendit un sanglier fouiller avec ardeur la terre humide et chaude et renifler tout en fouillant. » (p.413 Oeuvres II –  traduit par Philippe Jaudel)

La vue du chemin de halage de l’Isère se fond dans celle du pont de Misahualli, porte d’entrée pour ma toute première incursion balisée dans la forêt tropicale – si proche et si loin – incursion de trois jours qui a anéanti toutes idées naïves (et littéraires) que j’avais de la forêt tropicale.

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* Challenge proposé par Evelyne Holingue, écrivaine (vous lirez son premier texte en cliquant sur le lien).

C’est mon amie blogueuse La Livrophage (une lectrice en campagne) qui m’a invité d’y participer – et j’ajoute ma pierre à ce fragile exercice

Est-ce que le cadre d’une histoire, d’un roman importe pour vous lorsque vous lisez ou écrivez ? Est-ce que la géographie d’un lieu devient aussi essentielle qu’un personnage ? Développez-vous une affection particulière pour un lieu, qui pour des raisons parfois obscures vous donne l’impression de l’avoir toujours connu ?

Les règles du challenge Cinq Photos Cinq Histoires sont simples :

– Une photo et un texte associé à la photo pour cinq jours consécutifs.

– Le texte et sa longueur sont laissés au choix du blogueur ou blogueuse.

– Contacter un autre blogueur/blogueuse pour continuer le challenge. Aucune obligation, bien sûr.