Alex Garland, dont c’est le premier long métrage nous livre une fable d’anticipation presque féministe, assez originale, fine et un peu cérébrale – et c’est, un vrai plaisir des salles obscures comparé à « AI » de Spielberg p.ex.
« Ex Machina »
Dieu avait besoin de six jours pour créer la Terre – Nathan, patron richissime et un peu fêlé d’une entreprise ayant inventé un algorithme genre Google (l’acteur caméléon Oscar Isaac en super forme https://fr.wikipedia.org/wiki/Oscar_Isaac) donne à Caleb (Domhnall Gleeson) 6 jours pour tester l’intelligence (artificielle) de sa dernière création : un robot humanoïde nommé Ava, que la belle Alicia Vikander incarne sous toutes les formes (avec l’aide aussi de quelques effets spéciaux plutôt saisissants (et pas spectaculaires du tout – plutôt low profile). Caleb va la tester la chère Ava et la trouver de plus en plus intelligente, dotée de sentiments et parfaitement à son goût. Du coup il se trouvera bientôt devant un choix cornélien quant au jugement à présenter à son « boss »….
Alex Garland réussit parfaitement son entrée au panthéon des metteurs en scène qui traitent dans des films d’anticipation de l’Intelligence Artificielle (AI) (« AI » de Spielberg; « Blade Runner » de Ridley Scott ou aussi dans « Prometheus » du même Scott (Fassbender en David), enfin « Real Humans » (lire aussi : https://occupycorporatism.com/home/11-jobs-will-replaced-robots-automation/)
Les questionnements moraux sur le danger éventuel d’une introduction de ces entités artificiels (robots pensants à l’aspect humain) dans notre société voisinent avec un sous-contexte de la condition féminine et l’idée (le rêve/le cauchemar, la nouvelle Eve… ?) d’une sexualité entre robots et humains, et nous donnent (à nous les spectateurs) l’impression de suivre en accéléré un cours philosophique à méditer – notamment sous la lumière cru d’un épilogue fort de café.
Ambiance parfois un peu anxiogène, ambiguïté magnifique de Oscar Isaac, une caméra qui joue avec la froideur de la demeure de Nathan (ses longs couloirs aussi) et la nature vue à travers des baies vitrés immenses…. c’est une belle réussite – même s’il y a quelques facilités et/ou une fin assez prévisible (ha, ces « femmes » menteuses…) .
Je comprends – toutefois sans y adhérer ou la partager (même avec le recul) – la critique de Critikat (Adrien Mitterand) :
http://www.critikat.com/actualite-cine/critique/ex-machina.html
Film pas fait pour des personnes rétives à l’idée de l’existence de robots humanoïdes et/ou de longues conversations autour de questions philosophiques – en effet peu d’action, tout est une question du verbe et de ce que la langue peut cacher….
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