Chateaux de sable pour orpheline en Bretagne

…..Aussi mon enfant si tu dois
Etre orphelin, dépêche-toi.
Tant qu’à perdre tes chers parents,
Petit, n’attends pas d’être grand :
L’orphelin d’âge canonique
Personne ne le plaint : bernique !
Et pour tout le monde il demeure
Orphelin de la onzième heure.

Celui qui a fait cette chanson
A voulu dire à sa façon,
Que la perte des vieux est par-
Fois perte sèche, blague à part.
Avec l’âge c’est bien normal,
Les plaies du cœur guérissent mal.
Souvent fois même, salut !
Elles ne se referment plus. (Brassens – L’Orphelin – chanté par J. Rosa – scène tordante)

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Vu un petit film français ABB de Olivier Dahan « Châteaux de Sable » sous le signe de l’Amour, de la Bretagne et de Brassens et avec Jeanne Rosa, Emma de Caunes , Yannick Renier….

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Synopsis:

Éléonore (E. de Caunes) une petite trentaine, photographe à la peine, vient de perdre son père (A. Chamfort). Il lui a légué sa maison en Bretagne, dans les Côtes d’Armor. En manque d’argent elle veut vendre la maison en un week-end. Elle s’y rend avec Samuel (Y. Renier), son Ex avec qui elle avait passé du temps dans cette maison qu’elle ne veut pas affronter seule.  Elle sait bien qu’elle joue avec le feu – sa  relation avec Samuel a encore des braises mal éteintes, et Samuel vit à présent avec Laure. Une agente immobilière (formidable Jeanne Rosa) a organisé pleines de visites d’acheteurs potentiels pour ce week-end qui sera riche en développements pour chacun des protagonistes.

Notre fille nous l’avait conseillé et quelle n’était pas la surprise de voir qu’il se passe dans le région de Tréguier ou nous avons passé nos vacances en août 2014 (revoir certains lieux – Lézardrieux, sillon de Talbert… etc… https://wordpress.com/post/19340964/9785/ a rajouté au charme que dégage ce film (toutefois assez prévisible dans son déroulement).

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Voix off, flash-back sous forme de (très belles) photographies en N&B (ahhh les Leica!!), présence des acteurs…. tout cela tisse un tapis agréable. Mélange étonnant d’instants d’une véritable grâce et des scènes d’une lourdeur proche d’un roman photo. Le film est, en rétrospective, touchant mais léger. Les questionnements des jeunes sur leur(s) amour(s) sont loin de ceux qu’un homme de 60 ans peut évoquer, mais il y a une petite musique sympathique.

Mention 4 étoiles pour l’actrice Jeanne Rosa qui en quelques scènes crève l’écran, impose une personnalité vraiment touchante et émouvante – tout en faisant rire/sourire.

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A un moment dans le film citation d’un très beau poème du prix Nobel 2011 Tomas Trastromer (que j’ai cherché sur le net dans sa version française, mais que je n’ai pas trouvée, donc je baragouine en m’inspirant de deux traductions en anglais glanées dans le net… ):

The Couple (deux traductions en anglais)

They turn the light off, and its white globe glows

an instant and then dissolves, like a tablet
in a glass of darkness. Then a rising.
The hotel walls shoot up into heaven’s darkness.

Their movements have grown softer, and they sleep,
but their most secret thoughts begin to meet
like two colors that meet and run together
on the wet paper in a schoolboy’s painting.

It is dark and silent. The city however has come nearer
tonight. With its windows turned off. Houses have come.
They stand packed and waiting very near,
a mob of people with blank faces.

————

They switch off the light and its white shade
glimmers for a moment before dissolving
like a tablet in a glass of darkness. Then up.
The hotel walls rise into the black sky.

The movements of love have settled, and they sleep
but their most secret thoughts meet as when
two colours meet and flow into each other
on the wet paper of a schoolboy’s painting.

It is dark and silent. But the town has pulled closer
tonight. With quenched windows. The houses have approached.
They stand close up in a throng, waiting,
a crowd whose faces have no expressions.

Traduction de Robin Fulton

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Le Couple  (une approche en français)

Ils éteignent la lumière et son ombre blanche

scintille un instant encore avant de se dissoudre

tel un comprimé dans un verre d’obscurité. Puis une montée.

Les murs de l’hôtel se hissent vers le ciel noir.

Les gestes (d’amour) se sont adoucis et ils dorment
toutefois leurs pensées les plus secrètes confluent comme
deux couleurs s’attouchant puis se dissoudrant l’une dans l’autre

comme sur le papier mouillé d’une aquarelle de collégien.
Il fait sombre et du silence s’installe. La ville s’est approchée encore plus près
ce soir. Avec des fenêtres qui s’éteignent. Les maisons se sont rapprochées.
Elles se tiennent tout près de la cohue, attendant,
une foule de visages sans expression.

PS (octobre 2020) :

Vu sur ARTE un nouveau petit Téléfilm de Olivier Dahan « Claire Andrieux » avec une grande partie des mêmes acteurs – Jeanne Rosa, Emma de Caunes et Yannick Renier. Une femme d’une petite quarantaine, directrice d’une agence immobilière va être perturbé et/ou plutôt bousculé par un certain Bruno qui repère des décors en Bretagne (les images donnent envie d’y – bien-)être) pour une équipe de film allemande. Beau portrait sensible entre rire et larmes. Comme disait Télérama : « Dans la lumière d’une femme blessée » avec ses ombres du passé. Belle musique de Alex Beaupain. sur une partition du « comment vivre avec une blessure » Dommage qu’on ne voit pas Jeanne Rosa plus souvent !

A propos lorenztradfin

Translator of french and english financial texts into german
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2 commentaires pour Chateaux de sable pour orpheline en Bretagne

  1. Asphodèle dit :

    Une belle chronique qui me donne envie de voir ce film ! (S’il passe encore dans mon no man’s land cinématographique 😆 ). Sinon j’ai connu l’existence de Tomas Tranströmer lorqu’il a eu son Nobel, j’ai lu quelques poésies (traduites)^^ et j’aime beaucoup ! pas facile de traduire la poésie…

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    • lorenztradfin dit :

      Merci pour ton commentaire. En effet – pas facile. Les deux versions anglaises sont si différentes que j’ai mélangé….et finalement il faudra ré-écrire les images ne passent pas tout à fait….. Bizzzz vers ton « no-man’s land cinématographique »……

      J’aime

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