Homme oiseau

« Birdman – la surprenante vertu de l’ignorance »

de Alejandro Gonzalez Iñarritu

    

Drôle de film qui a partagé notre équipe de cinema-goers.

Une ancienne star d’un blockbuster « Birdman » (1 & 2) –  joué par Michael Keaton (ça tombe bien lui a joué « Batman » dans le temps) – veut se reconvertir dans le théâtre et joue et met en scène une pièce « sérieuse » adaptée de Raymand Carver LE auteur américain (dont on a pu voir/lire « Short Cuts » dans le passé, connu aussi pour son style « minimaliste » – et les histoires imbriquées l’une dans l’autre avec souvent, très souvent des histoires tristes de couples au bout du rouleau…tiens…. ).

La vie de cet homme est en fait un sorte de naufrage, sa fille sort d’une cure de désintoxication, il est séparé de sa femme et a une affaire avec une de ses actrices, il a des problèmes d’argent…… et a du mal à accepter une « jeune » star (joué par Edward Norton)

qu’il doit accepter dans l’équipe pour faire survivre le projet – et tout cela à qqs jours avant les  premières….

S’ajoutent à cet état fébrile la présence de plus en plus forte de son alter ego (le fameux « Birdman ») qu’on croit au début de n’être qu’une voix….mais qui devient de plus en plus « visible » – pour lui et le spectateur, mais pas pour les autres dans le film……)

Est-ce qu’il va réussir à relancer sa carrière? La fin est particulièrement réussi, on reste entre deux chaises….

Tout est filmé, et cela est, en effet, estupendo, comme en un seul long plan-séquence…. la camera ne semble jamais vouloir  lâcher Michael Keaton, ce qui fait qu’on traverse et retraverse souvent les couloirs entre sa loge et la scène du théâtre …. On a l’impression qu’aucune coupe n’a été faite…..c’est presque – pour moi – hypnotique…. (Chef opérateur E. Lubezki – connu pour ses travaux chez Malick et Cuaron…)

Le face à face du père avec sa fille est fort, la montée d’adrénaline pas mal non plus, mais on peut rester en dehors – comme deux de mes comparses….

Je suis sorti du film avec un « chapeau bas » pour la mise en scène brillantissime (trop peut-être?) sans toutefois partager l’enthousiasme de certains critiques…… l’oscarisation (4 quand – même) ne m’étonne pas.