J’ai ramené de mon dernier voyage en Allemagne (région : Rhénanie-du-Nord-Westphalie – environs de Düsseldorf)
le dernier livre de Bernhard Schlink « Die Frau auf der Treppe » certainement en train d’être traduit pour le public français.
Bernhard Schlink a eu dans les années 95 un succès mondial avec son livre « Le liseur » (Der Vorleser) – mis en image en 2009 par Stephen Daldry. Jusqu’ici aucun autre livre de Schlink m’a touché/fasciné comme celui-ci.
Il y avait la série de « policiers » autour du commissaire Selb, peut-être aussi certains short-stories des Liebesfluchten » et récemment des « Mensonges d’été » (Sommerlügen), mais dans l’ensemble rien de bouleversant.
Le point de départ du nouveau roman de Schlink : une peinture qui avait disparue réapparaît à l’autre bout du monde (à Sydney/Australie). Cette peinture montre une femme qui descend un escalier (tableau qui rappelle aux aficionados facilement une peinture de Gerhard Richter – Ema. Akt auf einer Treppe)
ce que Schlink (70 ans) confirme page 244 – une carte postale avec cette photo se trouve depuis des années sur son bureau) – toutefois le peintre du roman Karl Schwind n’aurait rien à voir avec Richter, il est simplement inventé.
Les protagonistes seront donc – Irène, la femme portraiturée, K. Schwind, le peintre, Peter Gundlach, riche industriel, mari d’Irène qui a fait la commande du tableau, et un juriste – le narrateur (pas oublier que Schlink est juriste) qui lors d’un séjour professionnel en Australie (il est spécialiste de M&A) découvre ce tableau, objet d’un litige, dans une galérie à Sydney. Irène, qui (au début des années 70) était devenue maîtresse du peintre, avait quitté son mari, et était partie avec le tableau – enlevé avec l’aide du juriste. Les contours du quatuor sont dessinés….. et on peut, suite à la redécouverte du tableau 30 années plus tard réunir les personnages de nouveau.
Irène – à l’époque muse pour l’un, trophée belle pour l’un, rêve romantique pour l’autre larron – vit désormais sur une île en Australie, elle est (très) malade et veut finalement réunir une dernière fois « ses » trois hommes (qui vont bien entendu tous s’y retrouver….)
Là je commençais à tilter un peu : structure du roman trop visible, trop fabriqué, avec des personnages (hors le juriste) un peu trop schématiques et discussions trop téléphonés sur les sujets de toujours de Schlink : critique de sa génération, bilan d’une vie, mise en questions des fondements d’une vie, l’abîme entre l’idéal – les idéaux et la réalité….
Ainsi le roman parle de la manière de traiter le facteur temps de vie et du vieillissement. Le narrateur reconnait derrière Irène marquée par l’âge et la maladie, la jeune, belle, enthousiasmante – et l’aime (de nouveau/autrement) et change au contact avec elle.
Le style d’écriture est inchangé : simple et sobre, avec parfois des expressions qui sonnent démodées (toutefois en y réfléchissant pile-poile précis et sur mesure). Astrid Manfredi du blog « Laisse parler les filles » http://laisseparlerlesfilles.com/ avait écrit à propos de « Mensonges d’été » que « Bernhard Schlink nous expédie au pays de Morphée en s’aidant de la puissante neurasthénie que provoque son style« , elle le dira(it) probablement de ce livre aussi. Néanmoins, je ne me suis point ennuyé.
Toutefois – en conclusion – le livre ne m’a ni touché ou convaincu, ni fait réfléchir outre-mesure aux sujets abordés – moi, qui approche en grand vitesse le « mur du son » des 60 ans – et les regards dans le rétroviseur qui vont avec….
Je ne comprends rien à l’allemand (j’ai fait espagnol et chinois en 2ème et 3ème langue) et je ne comprends rien au titre mais ce n’est pas grave ! 😆 J’avais aimé Le Liseur mais pas sûre d’avoir envie de lire celui-ci…
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Le titre allemand, traduit en français serait « La femme sur l’escalier » et/ou éventuellement « La femme qui descend l’escalier »….
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Pas trop envie de descendre cet escalier, surtout après ton analyse. Le mur du son peut-être ?
🙂 🙂
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j’ai lu le liseur en version originale (J’habite en Allemagne depuis 25 ans et parle couramment) Depuis j’ai lu d’autres romans et essais du même auteur dont j’apprécie beaucoup le style limpide les descriptions précises et l’analyse très fines des sentiments.
« La femme qui descend l’escalier » est un de mes romans préférés. La relation à quatre qui s’établit et se développe particulièrement vers la fin du roman et remplie d’une grande sensibilité.
On n’est pas obligé de partager mon avis, mais si on a aimé « le liseur » on peut donner une chance au dernier roman, « la femme qui descend l’escalier ».
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En effet, on peut toutafé…. – et j’espère que la traduction en sera bonne – , mais je trouve que Schlink commence à se « diluer » un peu tout en gardant une structure et/ou ossature narrative qui se tient….
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