La photo de l’auteure en 4e de couverture en a attiré plus d’un de notre Club de lecture qui joue au Jury Bis du Livre Inter 2014.
« L’invention de nos vies » de Karin Tuil (c’est son 9e roman – et je n’en avais lu aucun auparavant) est un drôle de roman.
– que j’ai, peut-être un peu vite, classé dans la catégorie Douglas Kennedy-français.
Samir Tahar, un arabe se fait passer pour un juif pour faire carrière à NY – et quelle carrière (!) bling-bling – et qui va chuter profond-profond; Samuel Baron, le juif désillusionné et futur, auteur raté qui va après une traversée de désert devenir un auteur primé, et la belle Nina, qui va être l’amante de l’un et de l’autre et aussi, d’une certaine manière être le moteur du renversement des vies des deux mâles.
Karine Tull avec un style bien particulier (vive le choix donné parfois au lecteur entre des adjectifs/substantifs séparés par des slashs…) nous embarque dans un récit foisonnant/à facettes multiples. Le roman parle du mensonge, de l’identité (perte/choix) , l’islam, le radicalisme/ les extrémismes/le terrorisme/ les scandales/la/les religions… de l’amour aussi ou des compromissions d’un couple bancal/banal, la frustration/ la perte se soi/… En échos – et tout ça dans le même livre (!) – un zeste de DSK (la montée, chute et amorce de résurrection de Samir y fait penser)/Anne Sinclair (« je ne savais pas! ») (la femme richissime de Samir), une pincée de djihadisme, une critique du monde littéraire (les prix….).
Le roman se lit d’une traite, mais touche – à mon avis, et presque de manière opportuniste, un peu comme « Faber » – finalement trop de sujets, avec certes une écriture qui dépasse largement celle d’un roman de gare lambda, mais qui reste, encore une fois, à mon sens, quand-même très proche de cette catégorie …. le traitement des sujets de note société à part, souvent absent de les romans à l’eau de rose.
Le livre se prêtera farpaitement au grand écran (comme l’avait fait à l’époque le roman de Douglas Kennedy, qui résonnait un peu en moi : « L’homme qui voulait vivre sa vie »…- et est indéniablement un good read (de plage).
Voici quelqu’un qui ressent un peu comme moi:
Et d’autres qui ont adoré (ou aimé):
http://booksandfruits.over-blog.com/article-l-invention-de-nos-vies-karine-tuil-120962863.html
http://chroniquesdunelectrice.wordpress.com/2013/10/27/linvention-de-nos-vies-de-karine-tuil/
http://lemondedemissg.blogspot.fr/2014/03/linvention-de-nos-vies-de-karine-tuil.html
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Un livre écrit certes avec prodigalité, mais solidement construit autour d’un personnage central, Samir qui a l’étoffe suffisante pour nous faire adhérer. L’intrigue fonctionne bien, avec une tension permanente crée par l’usurpation d’identité qui fait de Samir à la fois un traitre aux siens et un usurpateur pour son milieu d’adoption. L’inconfort de ce porte-à-faux est aggravé par une vie sexuelle mal accordée au puritanisme américain. Mais le piège qui va se refermer sur lui est d’un autre ordre. Inattendu et puissamment imaginé, il est d’autant plus redoutable qu’il est parfaitement crédible
. Mes préventions en début de lecture, ( côté un peu catalogue où l’on passe en revue tous les sujets de l’actualité sociétale) ont cédé assez vite au regard de la grande fresque qui s’ébauche peu à peu et qui sert de cadre à un récit qui ne manque ni de souffle ni de saveur.
Jacques A
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