Mensonges d’été » (Sommerlügen) de Bernhard Schlink – lu (en alemand)
Pas un roman, mais un ensemble de 7 nouvelles (assez) inégales. Mais quel plaisir de lire une écriture concise (et qui dit pourtant tout) pour faire une pause dans la lecture de « Le chardonneret » de Donna Tart, qui commence à me « saouler ».
Des nouvelles sur les petits et grands mensonges…. Les mensonges qui peuvent changer une vie, ou la détruire….les mensonges qu’on se fait à soi -même, les vrais-de-vrais dits à l’autre, des mensonges « par omission » ou ceux qu’on dit pour ne pas faire mal, mais qui laissent quand-même des cicatrices ainsi que finalement les innombrables « non dit » qui – aveuglants – semblent arranger tout le monde. Des nouvelles aussi qui font réfléchir (un peu) ou déclenchent de petites secousses de « déjà-vue »…
Comme toujours avec les recueils – leurs force / intérêt est inégale. La nouvelle portant en elle le germe pour un roman… c’est donc normal que dans ce livre les nouvelles qui en quelques mots nous peignent une vie, les strates compliquées des vies de couples …. Ainsi j’ai particulièrement apprécié « Arrière-saison », la valse-hésitation de l’homme dans « La nuit à Baden-Baden » et le thème de « Bach à Rügen » (toutefois à mon avis mal exploité).
La langue de Schlink (en allemand – je n’ai pas lu la version française) est assez sèche… parfois à la limite « gauche » tout en étant d’une précision de diable. Son allemand académique, on ne le « parle plus aujourd’hui » – ce qui fait aussi son prix. Schlink arrive à écrire (son ex-métier de juriste y est probablement pour quelque chose) assez simplement, sans fioritures, sans prendre position, sans juger, « objectivement » (du point de vue des protagonistes/narrateurs/-trices) – c’est au lecteur de s’imaginer la suite (les nouvelles s’arrêtent toutes – presque cinématographiquement – pour laisser le lecteur seul avec son jugement et son imagination pour la suite de la vie des personnages…
Grand observateur de la faiblesse des êtres humains, Schlink vaut le détour, sans pour autant me laisser sans voix. Ambiance plutôt pessimiste.
Extrait sur le site de Gallimard (vs frç. – traduction de Bernard Lortholary) – intéressante la différence des deux (frc & all.) 1ère de couv’
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