Martine, Laure, Lore et les autres

Mes modèles, femmes-nues à l’atelier
(Bernard Dufour)

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Je ne connaissais ce peintre uniquement de sa participation au film « La belle Noiseuse » de J. Rivette (dans lequel il était – caché « la main » du peintre joué par M. Piccoli….)

J’ai trouvé ce tout petit livre (127 p. richement illustrées) en sortant du Musée de Grenoble ou j’ai vu l’exposition « Siegmar Polke »  qui ne m’a pas laissé une impression durable. Je n’y avais pas trouvé accès, pas d’émotion ressenti, pas d’accroche….

Dessin, peinture, photo et la femme –  non, c’est le corps de la femme qui intéresse ce peintre, que dis-je, qui le passionne et le « manœuvre. Il est à lui seul inépuisable. Aucun discours ne lui convient, ne lui est nécessaire. » (Introduction).

En trois parties Bernard Dufour nous narre sa recherche de modèles, sa /ses relation/-s avec elles, en s’attardant notamment sur la longue relation cahoteuse et fructueuse avec Martine et celle de Laure. Très impudiques, donc sans chi-chi ou faux-semblant B. Dufour parle des séances de pose (« séances amoureuses ») et de l’interaction de l’artiste et son modèle, les troubles qui peuvent exister, le(s) désir(s).

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Parsemé de mille références philosophiques et de l’histoire de l’art (ahh ces annotations de Matisse « Je cherche un nouvel objet depuis ce matin. Je ne sais lequel…. Je cherche un choc…. » (p. 56)  – puisque Matisse – ce dont doute Dufour – chercherait ses modèles « comme des vases ou des fleurs ou un fauteuil ») – ou les réflexions sur Delacroix, Poussin, Cézanne, Goya  – et son Croquis de nu du Prado…).

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« ce que j’apprenais (sur elle) ne me permettait jamais de fabriquer une image ressemblante de la réalité que je ne faisais que soupçonner. Je n’ai jamais pu alors croire que l’image que…je fabriquais et la réalité…fussent superposables ; l’image sans doute présentait des manques, des trous, mais en même temps des ajouts, des surcharges et en outre des erreurs dans l’appréciation des valeurs ou des couleurs pour employer mon langage de peintre… (p. 126)

J’ai beaucoup aimé cette fenêtre ouverte aux réflexions tortueuses et profondes de cet artiste.

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Un blog qui sur plusieurs parties analyse le travail de Dufour.

http://ap.over-blog.org.over-blog.org/article-d-un-apres-midi-au-pradie-notes-1-110537074.html

Une « vraie » critique d’un blogueur :

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/819

 

A propos lorenztradfin

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4 commentaires pour Martine, Laure, Lore et les autres

  1. Dites-donc ! Ce sont ces nus qui vous font faire toutes ces fautes dans la première phrase ???
    Mais intéressant quand même !

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  2. Ah la femme ensorcelante 😄

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  3. intéressant:) les photos sont gracieuses!

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