Transatlantic

La rivière de l’exil, Le chant du coyote, Les saisons de la nuit, Zoli….sont les précédents livres de Colum McCann que j’ai lu et aimé (« Zoli » excepté)….

entre l'Allemagne & la France

C’est donc avec plaisir que j’ai retrouvé avec « Transatlantic » la belle prose et la construction audacieuse de cet auteur né dans la banlieue de Dublin en 1965 qui après des études de journalisme et un travail de journaliste (il reçoit un prix pour des articles sur le sort des femmes battues de Dublin) se rende aux États-Unis (qu’il a parcouru en multipliant les petits boulots). Ensuite il part vivre au Japon avant de revenir aux États-Unis à New York où il vit aujourd’hui.
Les racines qui prédéterminent la personne, le déracinement (l’émigration/ l’immigration), la justice/injustice… sont des sujets récurrents de ses œuvres.

« Transatlantic » est construit comme une suite de « short stories » ou de petites nouvelles et peut ainsi déconcerter un peu au début. Toutefois les histoires, les personnages et leur descendance se rejoignent peu à peu ou de manière sous-jacente pour se clore dans un émouvant dernier chapitre (l’art de sa narration = quand les ruisseaux se font rivière, les rivières des fleuves et les fleuves enfin la mer Léon-Marc Levy..http://lemotetlachose.blog.lemonde.fr/2013/10/01/transatlantic-colum-mccann/)
1919 (Alcock & Brown – la première traversée transatlantique en avion http://fr.wikipedia.org/wiki/Alcock_et_Brown), 1845-1946 – Frederick Douglass – noir, cherchant du soutien pour l’abolution de l’esclavage en Irlande) (http://www.medarus.org/NM/NMPersonnages/NM_10_06_Biog_Blacks/nm_10_06_douglass_fred.htm), 1863-1889 – la belle histoire d’une vie de femme (Emily Ehrlich – fabricante de glace); 1989 – Para Bellum (George Mtchell – qui négocie la paix en Irlande – « Il y a toujours assez de place pour deux vérités au moins. » – P.189) ); 2011 – Hannah à la fin d’une vie…)

A priori des histoires/nouvelles qui n’ont rien à voir, mais Colum McCann réussit à nous capter, de nous faire aimer les personnages et d’établir des connexions dans le temps et dans l’espace entre les fragments de vie… Ce n’est peut-être pas aussi intuitif que dans d’autres romans de sa main, mais j’ai aimé la manière dans laquelle tout se fait echo…. J’ai été même touché après coup en prenant l’avion pour l’Allemagne…. en taversant les nuatges, les trou d’air et j’ai pensé à Brown & Alcott  et leur petit aéronef ouvert aux intempéries, sans les instruments de navigation dont on dispose d’aujourd’hui.

vue de l'avion

La traduction de Jean-Luc Piningre restitue très bien le style McCannesque : souvent phrases courtes, sèches, elliptiques, poétiques et impressionnistes….

« Enfin, je me suis assise auprès d’eux. Leur silence bordé de tendresse. Le monde a cela d’admirable qu’il ne s’arrête pas après nous. » (p. 367)

http://lectriceencampagne.wordpress.com/2013/11/19/transatlantic-de-colum-mccann-belfond-traduit-par-jean-luc-piningre/

A propos lorenztradfin

Translator of french and english financial texts into german
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4 commentaires pour Transatlantic

  1. J’aime beaucoup votre article, je sens bien que comme moi, vous avez trouvé un petit moins dans ce livre ( enfin, j’ai peut-être été plus sévère que vous ) , mais j’aime cet écrivain, que j’ai découvert avec « Les saisons de la nuit », un très grand livre. L’architecture est souvent présente et McCann bâtit ses livres comme un architecte, des édifices dont l’humanité fait le ciment. Dans ce livre-là, j’ai été surprise par le côté froid de toute cette longue première partie, froideur inhabituelle chez McCann, et oui, ça ne m’a pas plu, déçue, mais ça reste pour moi un des auteurs les plus sensibles du paysage littéraire actuel. Cette construction ( ruisseau – rivière- fleuve) est assez fréquente , c’est toujours intéressant; mon gros bémol va vraiment sur la sécheresse qui ne m’est pas apparue comme seulement stylistique, mais comme si l’empathie avec les premiers personnages n’était pas au rendez-vous., vous voyez ce que je veux dire ? En tous cas, je suis très contente de pouvoir parler un peu plus en détail avec vous de ce livre-là et peut-être aurons-nous d’autres occasions d’échanger, sur d’autres !

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    • lorenztradfin dit :

      De toute évidence tu as poussé l’analyse un peu plus loin que moi, je n’ai pas essayé de comprendre le pourquoi de la « froideur »… vu qu’elle s’est « réchauffée » dans le dernier tiers du livre…Merci de votre long commentaire…!

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  2. Ping : Nous ne parlons pas de la paix, nous la faisons | Coquecigrues et ima-nu-ages

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