Petit déplacement professionnel & privé à Paris. Occasion aussi – en fin de journée – de voir une exposition. Au programme : Vallotton – Le feu sous la glace…au Grand Palais. http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/felix-vallotton-le-feu-sous-la-glace
J’ai découvert ce peintre à l’occasion d’une grande exposition des Nabis (en 1993), approfondi un peu mes connaissances à l’occasion d’une exposition (principalement de nus) au Musée Maillol (1997) et était bien content de retrouver Valloton dans une présentation de ses oeuvres assez complète, permettant de saisir ce grand Monsieur aux plus de 4000 œuvres, par la lorgnette d’un point de vue particulier: L’inconscient. L’album de l’exposition de J.-D. Nasio (psychiatre et psychanalyste) donne par ailleurs un coup de projecteur très intéressant et complémentaire à l’exposition.
J’adore ce « petit » tableau qui en effaçant les personnages deviendrai presque un Rothko…. L’incompatibilité de l’Homme et de la Femme, la tristesse de la femme (insatisfaction?) face au théâtre d’une autre vie qui se joue devant elle et qui efface l’homme….
Par ailleurs, l’Album de l’expo cite opportunément à ce propos un poème de Aragon (qui résonne particulièrement pour moi) et fournit ainsi une trame épaisse pour la lecture de l’œuvre de Valloton …Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur – Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri – Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri – Et pas plus que de toi l’amour de la patrie – Il n’y a pas d’amour qui ne vive de pleurs – Il n’y a pas d’amour heureux
Mais c’est notre amour à tous les deux
Belle première salle d’expo qui ma fait penser que le peintre américain Hopper semble s’être inspiré souvent des œuvres de Valloton (ressemblance des traits et du regard et de la composition photographique).
Par ailleurs Valloton a bcp photographié et recomposé des tableaux d’après ses photos (en rajoutant ou soustrayant des éléments/personnages).
« Découverte » aussi que l’œuvre de Valloton fourmille de portes ouvertes, entrebâillées, en enfilade, des placards qui s’ouvrent, de personnages vus de dos (permettant ainsi au spectateur de s’imaginer les découvertes, les surprises, les déceptions – Valloton était écrivain et conteur aussi)
Quelques beaux tableaux (rarement vus) étaient interdites à la photographie…Voici trois œuvres (plus connues) que j’apprécie pour leur côté japonisant:
Très belle série – assez complète de gravures sur bois….
Et ce beau portrait-ci-dessous je le dédicace à A. qui est au Congo….
Enfin, en autoportrait de l’homme qui a peur de la femme, mais pas de n’importe quelle femme. Celle qu’il redoute appartient à un type féminin tout à fait particulier : la femme fatale, belle et séductrice, excitée et excitante… »(Nasio – p.20)
Je n’ai malgré tout étalage psychanalytique (et fort intéressant) de l’expo pas aimé du tout le raccrochage choisi par l’expo pour de l’étude de fesses ci-dessous
à côté de laquelle on a accroché une étude d’un jambon réalisée 20 ans auparavant. Pour moi du très très mauvais goût et d’une facilité peu amène.
Toutefois très belle exposition – à signaler tout de même que j’ai (toujours) du mal avec ses sujets mythologiques et ceux centrés sur la guerre (de 14 et/ou des sexes)…..