Alex
4e de couverture
Qui connaît vraiment Alex ? Elle est belle. Excitante. Est-ce pour cela qu’on l’à enlevée, séquestrée et livrée à l’inimaginable ? Mais quand le commissaire Verhoeven découvre enfin sa prison, Alex a disparu. Alex, plus intelligente que son bourreau. Alex qui ne pardonne rien, qui n’oublie rien ni personne. Un thriller glaçant qui jongle avec les codes de la folie meurtrière, une mécanique diabolique et imprévisible où l’on retrouve le talent de l’auteur de Robe de marié.
Parallèlement à l’enquête de Camille et les autres, le lecteur assiste à la lente agonie de celle qu’ils recherchent et qui est enfermée dans une cage, soumise à la folie de son ravisseur….on dirait, dans un premier temps, que c’est du Jussi Adler-Olsen (… »Misericorde » https://lorenztradfin.wordpress.com/wp-admin/post.php?post=5274&action=edit) mais c’est oublier qu’ici c’est Pierre Lemaitre (sans jeu de mot) qui est aux manettes et qu’il mène le lecteur ou il veut, transformant le point de depart (classique, connu) en une sarabande de retournements, changements de direction et de perspectives…la victime devenant au fil des pages une coupable mais les facettes qu’on nous proporse ne sont jamais ce qu’elles paraissent être….
Travail soigné
4ème de couverture :
Dès le premier meurtre, épouvantable et déroutant, Camille Verhoeven comprend que cette affaire ne ressemblera à aucune autre. Et il a raison. D’autres crimes se révèlent, horribles, gratuits… La presse, le juge, le préfet se déchaînent bientôt contre la « méthode Verhoeven ». Policier atypique, le commandant Verhoeven ne craint pas les affaires hors normes, mais celle-ci va le laisser totalement seul face à un assassin qui semble avoir tout prévu. Jusque dans le moindre détail. Jusqu’à la vie même de Camille qui n’échappera pas au spectacle terrible que le tueur a pris tant de soin à organiser, dans les règles de l’art…….
Un roman savamment construit sous forme de hommage au roman noir et à ses maîtres que sont Bret Easton Ellis, Emile Gaboriou, James Ellroy, William Mcllvanney.
Il est difficile de parler du livre sans dévoiler trop de l’intrigue, mais sachez qu’il y a bien, comme dans tout (bon) polar qui se respecte de fausses pistes, de revelations surprenantes. Ajoutez à cela des crimes d’une atrocité genre « Seven » inspirés par la literature…. et on sort repu des pages qu’on tourne dans le dernier sixième du livre de plus en plus rapidement…
Emoustillé par le roman « Au-revoir là haut » mon premier livre de P. Lemaitre https://lorenztradfin.wordpress.com/2013/10/02/opus-obus/ et sa première excursion à lui en-dehors du polar-thriller, j’ai bien entendu raté que « Alex » est en fait la 2e « aventure » du commissaire Camille V. et que j’aurai dû commencer par « Travail soigné ». Mais grâce à la belle écriture et le soin qu’il prend pour ciseler les intrigues je n’ai pas trop souffert de mon avance que j’avais à la lecture de « Travail soigné »….
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« Travail soigné » (paru en 2006) introduit Camille V & son équipe ….on s’attache aux personnages qui au cours des deux livres prennent de plus en plus d’épaisseur. J’ai eu l’impression que Camille (…gnome de la PJ, petit troll prétentieux et amoureux….) était une esquisse dans ce premier livre et que – en rajoutant bcp plus d’humour, advantage d’apartés adressés au lecteur – les caractères gagnaient en « chair » dans « Alex ».
Il y a ainsi Louis, dandy né avec une cuillère en argent dans la bouche, et une ribambelle de diplômes dans sa sacoche, a malgré tout choisi travailler à la crim’…. »Costume Brooks Brothers, cravate Louis Vuitton chaussures Finsbury ; toujours très sobre. Pour les chaussettes, Camille ne peut pas encore se prononcer et, de toute manière, il n’y connait rien. » (Alex ; p. 69)…. « ….Louis, avec sa frange blonde, le regard affolé mais l’esprit clair, vocabulaire vissé jusqu’au col, faisant des rapports, des rapports et encore des rapports, Louis qui continuait, flegmatique, à recueillir des dépositions….qui rentrait à 2heures du matin dans son 150m2 de la rue Notre-Dame-de-Lorette et s’écroulait tout habillé sur son canapé de velours, sous une eau-forte de Pavel, entre sa bibliothèque signée et la collection d’améthystes de son defunt père. » (Travail soigné – p. 23).
Ou le supérieur Le Guen. « Le Guen est un Camille qui aurait renoncé au terrain, Camille, un Le Guen qui aurait renoncé au pouvoir. Principalement, ce qui sépare les deux hommes, c’est deux grades et quatre-vingts kilos. Et trente centimetres….Le Guen n’est pas très grand, mais Camille, lui, est très petit. Un metre quarante-cinq, vous imaginez, il regarde le monde par en dessous…. » (Alex p.21)
« Du haut des son metre quarante-cinq definitive, Camille ne savait pas…ce qu’il haissait le plus, de cette mère empoisonneuse (elle fumait beaucoup n.d. moi) qui l’avait fabriqué comme une pale copie d’un Toulouse-Lautre seulement moins difforme, de ce père calme …… » (Travail soigné p. 14)
Pour finir encore un dernier extrait (Travail soigné) – les deux livres sont en fait une mine d’or pour celui qui cherche des déscriptions de personnes à la pointe sèche – qui en quelques lignes font naitre un personnage….extrait en parfait exemple de cette jonglerie entre regard précis, humour et sourire en coin avec un choix des mots parfaitement maitrisé :
« …Il était visiblement habillé par sa femme qui avait son idée sur le bonhomme et pas la meilleure. Elle l’imaginait en chef d’entreprise dominateur (costume gris clair), décideur (chemises en fines rayures bleues) et pressé (chaussures italiennes à bouts pointus) mais concédait qu’il n’était, somme toute, qu’un cadre moyen un rien m’as-tu-vu (cravate voyante) et passablement vulgaire (chevalière en or et boutons de manchettes assortis). Lorsqu’il vit Camille débarquer dans son bureau, il échoua lamentablement à son examen de passage en haussant les sourcils d’un air de surprise, se reprit et fit comme si de rien n’était. La plus mauvaise solution, selon Camille, qui les connaissait toutes. (p. 33/34)
Son dernier m’a l’air incontournable, pour ses polars, j’ai été déçu avec l’un, j’attends encore pour reprendre
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…un de ces 4 je lirai « Cadres noirs » – (avec un zest social semble-t-il) On se reparlera…
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J’ai Travail soigné à lire : Une Comète me l’a prêté il y a un temps certain. Il faut que je me bouge !
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….meuh tu te bouges…..et quand je vois certaines de tes entrées/ récensions on y trouve des oeuvres plus essentielles/ nécessaires que celui de P.L. qui ne renouvelle quand-même pas le genre….
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