Miami ou La Grande Lampe Chauffante ::::::::: yaaaaggh! ::::::::::::::

Tom Wolfe (http://fr.wikipedia.org/wiki/Tom_Wolfe)  a commis un nouveau roman: « Back to blood » exceptionnellement bien traduit en français par Odile Demande et paru en France sous le titre « Bloody Miami ».

bloody

Trouvé chez mon bouquiniste préféré à prix raisonnable je pensais lire un bon roman estivale, bien recherché/documenté et plaisant à lire….

Finalement les 610 pages de la version française étaient plutôt un petit pensum. La citation en 4e de couverture : « Tentaculaire, foisonnant, obsédant, exaltant, exigeant, dopé à la caféine » aurait dû m’alerter….mais je lis de moins en moins les 4e de couv’….Je me suis laissé tenter par le (bon) souvenir du « Bûcher des vanités » et par quelques articles journalistiques de T. Wolfe, glanés par ci-par là dans le passé.

« Fidèle toujours à sa méthode de travail, héritée du reportage : enquêter des mois, des années durant s’il le faut, humer les atmosphères, multiplier les contacts et les  conversations, disposer finalement d’une assise documentaire en béton, sur laquelle bâtir une trame romanesque dont l’objectif est moins de faire exister des personnages susceptibles de susciter l’empathie que de mettre au jour les structures qui organisent et hiérarchisent la société : les classes sociales, les communautés raciales et culturelles, les tenants de l’argent sonnant et trébuchant, et ceux à qui revient en partage non pas la fortune mais le rayonnement culturel… Et entre ces groupes, des rapports de force, des enjeux de pouvoir et de prestige.  (http://www.telerama.fr/livre/tom-wolfe-l-amerique-au-scalpel,95609.php)

Le roman choral à lire et à  écouter [tant il fourmille ‘onomatopées’ du genre: « AhhhhhhHAHHHHHAHAHHHH Hock Hock hock hock » (p. 151), « ôôô sséééé kat' » (= au C4) p. 170),  « yaaaaggh » etc….précédés ou non de « ::::::::: » (pour faire comprendre qu’il s’agit de pensées….et/ou apartés) ….ou d’écritures phonétiques: « Kâ pâssey chey Hâvey en sôtant »   (p. 226) ou dès l’entrée: « Issi on est à Mee-AH-mee Quoâ ! » ]  nous balade dans les diverses parties de la ville de Miami, avec  ses (quartiers/citoyens) cubains (Nestor Camacho, le policier; Magdalena Otero, son (ex-)copine), les Haîtiens, ses  blancs – WASP –  (rédacteur en chef d’un journal, le journaliste, un psy spécialiste de l’addiction pornographique, ainsi que ses russes …..

Tout ce beau monde va s'(entre)croiser dans une intrigue construite (on le sens parfois) après avoir passé un (bon) moment dans cette ville et observé les diverses cultures/populations, en notant tout sur de petites fiches, et en utilisant 85% de ses annotations dans les 21 chapitres. Sexe, Art, Frustration, envie d’ascension sociale, le Journalisme….sont omniprésents et se donnant la main à chaque changement de scène (chapitre).

Parfois on crie « au génie » tant il y a une verve acerbe et incendiairement cynique dans ses descriptions (un 20/20 pour la description de la régate de Columbus Day (véritable Sodome et Gomorrhe)….mais, en fin de compte tout était un peu too much pour moi. Je ne me suis pas attaché au personnages (trop schématiques), ni aux dilemmes des personnages….., et ce mélange  de « stories » (les politiques, la peinture satirique d’une société de débauche, les faussaires d’art, les cubains qui essayent de mettre le pied sur le sol américain, les filles qui rêvent du prince charmant (et riche), les garçons (cubains) qui veulent sortir de leur communauté (et approcher une fille blanche)….n’a à mon avis pas vraiment pris…

« ….En fait, tout était d’un lyrisme si peu John Smithien que le catalogue semblait surgir de son marécage sordide qui vous aspirait par les chevilles pour atteindre à une éminence dionysienne échappant à toutes les graduations du bien et du mal.. ………….et regarda avec une expression de dominance canine absolue ….canine, dans la mesure où un homme d’âge moyen, avec bajoues, ventre, chemise blanche lavée de frais et impeccablement repassée, sans oublier la cravate de fine soie italienne, pouvait réellement ressembler à un pitbull.  » (p. 582/583)

Enfin un grand coup de chapeau à la traductrice….elle s’est à mon avis vraiment régalée pour  rendre en frç. des réflexions très argotiques, mais a certainement dû lutter aussi pour rendre parfaitement « lisible » la différence culturelle (et stylistique) des divers protagonistes (reconnaissables dans leur manière de parler et penser).  La Grande Lampe Chauffante (= le soleil) brillera encore longtemps pour elle….

 

Voici le lien vers un lecteur  qui a davantage aimé….

http://appuyezsurlatouchelecture.blogspot.fr/2013/08/miami-base-and-sunset-glow-everyday.html

A propos lorenztradfin

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