Livre Inter 2013 – Les lisières

Sympathique ce Paul Steiner « à la lisière » ne l’est pas vraiment. Parfois il m’a même agaçé un peu.

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Qu’est-ce qui me poussait à toujours imaginer les gens rongés par l’ennui, usés par le quotidien, blessés d’être ainsi réduits, leurs vies tenant dans des boîtes à gants ? Pourquoi voulais-je donc toujours que tout le monde soit malheureux, dépressif, usé, à contresens de son être profond ? Moi qui au fond n’avais jamais été apte à quoi que ce soit. Qui avais tout déserté. Qui me réfugiait dans l’écriture pour vivre, sentir, goûter chaque chose, chaque heure comme elle disait. Moi qui était incapable de saisir la vie dans sa plus simple expression, d’en prendre possession, d’y être présent. »

Ce n’est pas le premier livre de Adam que j’ai lu et après le dernier …….je m’étais même dit que j’en veux plus. Que j’avais fait le tour. La sélection du livre inter 2013 en a décidé autrement.

Donc au début un peu peur de retrouver, de voir ressassés les thèmes  de prédilection de cet auteur : l’identité, la fuite, les secrets de famille.. , de trop retrouver le même type de personnage masculin des livres précédents, un plus class peut-être….tiens donc sa femme s’appelle (encore une fois): Sarah,  deux enfants :  ils ont (une fille et un garçon) et l’intrigue se passe à Saint Malo et tourne – comme le dernier –  autour du Japon….

Roman long (….pages) et (à mon avis) souvent redondant, avec quelques situations et/ou rencontres proches du cliché… D’où vient donc finalement cette empathie avec Paul, tout fraichement séparé de sa femme (et donc aussi de ses enfants), contraint de revenir en banlieue parisienne où il a grandi pour aider son père pendant l’hospitalisation de sa mère.

Occasion pour Adam de décrire la vieillesse, les illusions perdues d’une génération, banlieue vs. capitale/province…. parmi les amis/relations de l’adolescence rien n’est vraiment comme on l’aurait voulu, les uns ont bougé, les autres non, ont vécu leurs vies, leurs bonheurs et leurs douleurs. La vie, quoi. Et en effet, j’ai eu un peu l’impression de « vivre » le livre. Certains passages étaient d’une grande intensité (le manque des enfants, la jalousie de Paul ressentie par rapport à sa femme, dont il est pourtant séparé.

Parfois aussi le regard sur  la quasi-actualité : la montée du FN avant les dernières élections, le drame de Fukushima ….et une certaine peinture de la France (crise, galères multiples et toutefois pareils…).

Style varié passages d’une grande simplicité, des envolées « lyriques » un tantinet lourdes ….toutefois digeste et  comme une synthèse de Djian & Houllebecq pour une lecture qui pousse, malgré les « pleurnicheries » de Paul à  enchainer les pages.

Un bon read.

Adam était pressenti pour le Goncourt – il ne l’a pas eu (et j’en conviens). La, il pourrait être sur le podium dans le choix final pour le LI 2013.

A propos lorenztradfin

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4 commentaires pour Livre Inter 2013 – Les lisières

  1. Anis dit :

    Etes-vous juré cette année ? Ou lisez-vous ces livres à titre personnel ? En tout cas, Olivier Adam, il y a une mélancolie forcenée dans cet auteur-là!

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    • lorenztradfin dit :

      Non – c’est moitié pour mon intérêt personnel (je lis compulsivement) moitié un groupe de lecture que nous avons baptisé Le Shadow-Cabinet (puisque on est trois qui ont essuyé à diverses reprises des refus de la part de FI – nos lettres n’ont pas fait tilt. Merci Anis!

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  2. Toujours pas tentée et ce n’est pas de ta faute !

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    • lorenztradfin dit :

      Heureusement ce n’est pas de ma faute – on trébuche déjà sur tellement de choses sur le sentiers de nos vies que de mettre des bâtons dans les roues des mots ou des pierres dans les jardin de livres serait de la pure perte de temps!

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