Pura Vida

« La vie est vaine / La vie est admirable/La vie est admirable elle est vaine ». (Jouve)

D’un pays à l’autre de l’Amérique centrale (Nicaragua, Honduras, Salvador, Cuba), d’un café à l’autre, d’un siècle, d’un hôtel à l’autre nous suivons un narrateur désinvolte dont on ne saura pas grande chose « d’intime » (« Il m’avait demandé si j’avais des enfants et je lui avais répondu » (sic!) – sauf peut-être ses rencontres avec des personnalités de l’Histoire de l’Amérique Centrale/ du Sud) dans un tourbillon d’histoires, dans le maelstrôm de l’Histoire, fourmillant de milliers de détails.

Patrick Deville (ou son double, le narrateur), l’encyclopédiste vagabond (l’Express dixit), dont j’avis adoré « Pest & Cholera » (récompensé il y a quelques jours par le Prix Femina 2012 – mais qui commence à faire l’objet d’une mini-polémique: http://bibliobs.nouvelobs.com/rentree-litteraire-2012/20121004.OBS4601/patrick-deville-a-t-il-un-probleme.html ) et dont j’ai aimé « Kampuchea«  (lu dans le cadre du Livre Inter 2012) voyage avec l’idée en tête d’écrire la vie et la mort de l’aventurier, flibuistier et « soldat de fortune » (Wikipedia dixit) William Walker : http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Walker

…et Hop!  se téléscopent des éclats d’histoires, de la réalité et de la mythologie révolutionnaire de l’Amérique centrale – avec leur fratrie: à savoir  les rêves utopiques (comme l’histoire du canal rêvé de Nicaragua -qui aurait eu l’avantage de raccourcir la distance entre Big Apple et San Francisco de 800km  (quand-même) – avant que le riche Vanderbilt ne pousse vers un Canal de Panama) http://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_de_canal_du_Nicaragua .

Une joyeuse sara-bande rumba-esque.

4e de couv

William Walker est un lecteur de Byron, un enfant du siècle romantique. Quand sa fiancée meurt, il noie son chagrin dans l’aventure, arme un équipage, part en flibuste et devient président du Nicaragua. Il finira fusillé sur une plage hondurienne. De William Walker à la chute des sandinistes à la fin du XXe siècle, en passant par Simon Bolivar et Che Guevara, deux siècles de révolutions latino-américaines.

Nous rencontrons des personnages illustres (voir ci-dessus) ainsi que des représentants du petit peuple (chauffeur de taxi, Alina, la femme de ménage, ou Victor, l’amnésique avec la photo d’une femme dont il ne connaît plus le nom….).

Rêverie, chronique, journal de voyage, extraits de presse – faits divers -discussions, rendez-vous ratés ou pas ……et nous sommes embarqués dans un vrai road-movie qui zigzague encyclopédiquement de la vie de William Walker vers tant d’autres vie, historiettes, dictatures, aventures, amours….

Il n’y a pas de chronologie, le récit est éclaté, parfois diluée, mélangé, brouillon (?)….ce qui m’a parfois  fait (comme dans « Kampuchea ») perdre un peu le fil quand j’ai dû laisser de côté la lecture d’évasion pour quelques heures, pour – terre à terre – gagner ma croûte, mais je l’ai toujours retrouvé avec plaisir….

Je le garderai bien au chaud dans ma bibliothèque, ce livre, pour m’y replonger, le jour et l’envi venu, et retrouver ce ton si particulier de M. Deville.

A propos lorenztradfin

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