J’ai eu le plaisir de recevoir un livre « antideprime » (dixit l’auteur) avec la demande d’en écrire une critique – Un grand merci donc aux Agents Littéraires (http://www.les-agents-litteraires.fr) qui ont prié les Editions La Société des Ecrivains http://www.societedesecrivains.com/ de m’envoyer un exemplaire.
« Rayon de Miel – ou les astuces d’une femme amoureuse…. » (Roman) de Monique Quitellier
Extrait de la 4e de couv. :
Monique Quittelier est parvenue à synthétiser son expérience, ses talents artistiques et ses connaissances du mariage pour nous offrir à tous un excellent moment de détente et de rire. Ce guide de « survie » du couple est basé sur son improvisation « d’amouricultrice » et teinte le quotidien de « rayons de miel » dorés qui illuminent les jours et rendent les nuits… plus sucrées…Riche d’anecdotes et d’astuces, ce livre raconte de façon très humoristique, les aléas de la vie de Max et de Loris unis par le mariage depuis dix ans.
Selon la vision de l’auteure, un rayon de miel est un moment ineffable qui nous permet d’oublier les petits soucis de la vie quotidienne. Un instant sucré, savoureux et aussi délicieusement évocateur que le goût du miel lorsqu’il fond dans la bouche.
http://moniquequittelier.6mablog.com/tag/Livre
J’adore le miel (pour moi un pdj sans miel est comme un breakfast sans bacon pour les anglais). Le livre étant écrit par une femme qui a refait sa vie avec un homme (« bientôt dix ans de mariage et toujours envie de lui plaire… (p. 325) , livre par ailleurs « interdit aux machos » (je sentais le doigt me désigner comme digne de lecture), je m’attendais à une bombe d’idées, d' »astuces » et de « recettes » pour « faire durer l’Amour » (4e couv.)
Je dois avouer que le livre n’était finalement pas pour moi. J’ai – au vu de la lecture déjà un stock d’idées poussiéreuses dans mon galetas (30 ans de vie commune et toujours envie de lui plaire) … Expérience un peu comme la déception qui vous submerge quand on (H) ouvre chez le dentiste le magazine féminin qui vous explique comment pimenter votre vie amoureuse et que vous (H) fermez le tout en pensant à ces titres de Com en 1ere de couv’ pour faire vendre…? »
De « roman » j’en ai vu peu.
C’est un livre de 336 pages avec 40 chapitres et autant de petites saynètes, scénettes et anecdotes de la vie d’un couple (et leur chien – en effet il a un rôle important ce chien dans leur vie). Chaîne de perles de la vie quotidienne, le jardin (je n’en ai pas), les amis, la famille, le chien (je n’en ai pas non plus) les vacances, les restaurants, la télévision…la vie quoi …pourrais- je dire mielleusement.
C’est que je suis resté en dehors….On rit beaucoup dans le livre, c’est à dire que ce sont les protagonistes qui rient, se marrent : »…A la fin de l’histoire on était trois à se marrer...(p.131) …Il rit encore plus et ….(p.192) … »Morts de rire….il se tient le ventre en rigolant…Il rit de plus belle.. » (p. 258) « Il rit tellement que je vois ses amygdales. Alors je ris aussi et...(p. 282) « et c’est reparti…On n’en pouvait plus de rire….et n’a ri de belle...(p.326) – mais moi j’ai à peine bougé un muscle facial…et pourtant, c’est vrai, le rire garde jeune et est bon pour le moral dans les temps de crise (soit du couple soit au niveau financier et/ou mondial).
Le « roman » nous apprend qu’il faut utiliser des bûches pour alimenter une relation…. »Quand je dis des bûches, c’est une métaphore car je pense que l’amour c’est comme un feu. Il faut tout le temps mettre du bois dessus sinon, il s’éteint! Je t’explique : la première bûche, c’est le dialogue…. » (p. 55) – l’auteure se fait bûcheron de mots mais on ne peut pas lui donner une volée de bois vert pour ces/ses conseils (de bon sens).
Sinon, le livre est parsemé de câlins pour Maxou chérie et pour Namour , ma Lolo, la superbe…. aussi des gros-câlins pour mon petit chéri, mon petit chou, le calin noué (le câlin dans le nœud) et les câlins-boudin…. – Je dois être un intellectuel (de bois dur) pour ne pas être attendri et de rester de marbre…face à c ette coulée de miel.
Rarement un effet Madeleine dans mon esprit de chardon….sauf peut-être quand Monique écrit « ……et comme le mot « poivre » n’évoque rien de particulier à leurs oreilles sélectives, ils zappent. C’est comme quand vous leur dites le mot « lit », il sourient alors que voulez qu’ils le fassent! Essayez un peu le mot « sucette », vous allez voir ce qu’ils vont vous sortir! Avec de genre de phénomène qu’est l’homme, c’est pratiquement une obligation d’employer des astuces...(p. 67).
Malheureusement le livre ne tient pas souvent la promesse de ces lignes.
Le style est alerte, très « parlé » d’où la surprise de voir l’auteure souvent débuter les chapitres avec des envolées lyriques et/ou métaphoriques qui, à mes oreilles, sonnent surchargées et/ou glanées dans un séminaire d’écriture: « Il m’arrive parfois de me coucher dans l’herbe tendre et de regarder les volutes de nuages qui s’éparpillent ou s’unissent dans le ciel et je suis parfois persuadée de les voir se regardant les yeux dans les yeux, enlacés tendrement et se déplaçant langoureusement au gré du vent « (p.33)
« C’est la deuxième semaine où le soleil s’évertue à nous déshabiller de plus en plus alors qu’il habille les fleurs comme pour une cérémonie. Le saule pleurer a perdu ses griffes et caresse le sol de ses doigts d’ange alors que la remise me fait toujours penser à une mer houleuse à cause des vagues que font les tuiles dans le toit…les herbes folles se ramassent à la pelle et les bisous aussi…..(puisque Madame) …pêche des bisous » (P. 185)
Non, malheureusement le livre ne m’a pas emiellé.
Il est sympathique et « gommera certainement la tristesse » chez d’autres, plus enclins aux banalités quotidiennes des autres; trou de serrure pour celui, qui veut savoir, si les fleurs du jardin du voisin donneront un meilleur miel. Moi par contre, je n’ai pas trouvé « le mode d’emploi de la pensée des femmes » (4e de couv’) – dont je doute – avec le temps – qu’il puisse exister….
Le temps pluvieux m’offre de chouettes découvertes 🙂
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