Mapuche – le cul des astres

Un bon thriller coup de poing pour l’été – et plus….

Après la Nouvelle-Zélande avec « Haka » et « Utu« , l’Afrique du Sud avec « Zulu« , Caryl Ferey nous transporte en Argentine avec « Mapuche » (« peuple de la terre » dans les Andes entre le Chili et l’Argentine.)

Au centre du roman Ruben (détective, estropié de la vie) et Jana (artiste sculptrice), marquée par la vie, par l’histoire de son peuple aussi. Le roman se passe dans l’après crise financière sudaméricaine, dans un pays toujours marqué par les atrocités commises pendant la dictature (Ruben a perdu son père et sa soeur dans les géoles, et y a échappé lui-même que de peu – très beau, et dur « Cahier triste » page 286 ss)

N’aie pas peur – Des géants ensevelis – C’est l’éclair qu’on décapite – Pour réchauffer la matière – Regarde -, La peau des astres est douce – Les plaines en sont nues – Marche petit homme – , Marche-  : La même main caresse et tue Le souvenir du couteau…  (extrait d’un poème du père au fils)…. à un autre endroit beau poème de Ruben pour Jana: …. »…c’est comme l’ombre dans tes yeux, je m’y colle, je m’y glisse à genoux sans prières pour t’aimer en dedans, le cul des astres y brille…. »

Deux êtres qui ne devraient – dans une vie normale – pas se rencontrer vont se croiser suite à la mort d’un travesti et travailler ensemble sur la disparition d’une photographe, fille d’un homme d’affaire important, liée à ce travesti ….

Une belle écriture, peut-être un peu plus lestéé par une abondante documentation (qui à mon goût freine parfois un peu la lecture à cause d’un certain didactisme encyclopédique) – mais on apprend pas mal de choses, se rafraichit aussi la mémoire d’un passé pas si loin que ça (quand je pense aux étudiants « révolutionnaires » de la Maison de l’Argentine  (Cité Universitaire) que j’ai eu le plaisir de rencontrer lors de mon année d’Etudes à Paris en 1979….); rappel de mots d’argot parsemant le texte, enfouis dans les tréfonds de mon passé:  les abuelitas, tilingos,  , pelotudos, culos rotos…Et finalement, autre sujet central : les vols d’enfants aux prisonniers (souvent tués) et « adoptés » par des gens proches du régime….

Histoire d’amour sympathique (un peu schématique, convenue, limite fleur bleue, s’il n’y’avaient pas parfois des petites métaphores ou images qui grincent: « sa beauté malheureuse l’éblouissait….se tenant par les yeux…. »), des déscriptions qui font mouche: « …de loin, la femme de l’homme d’affaires pouvait passer pour une de ces vieilles beautés bronzées sous Lexomil  combattant l’anorexie à l’American Express… (p.87), explosion de violence (comme dans les autres romans de lui) dans le dernier tiers…

Un vrai good read, si on aime un cocktail enlevé et parfois dur et violent.

A propos lorenztradfin

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