Drôle de lecture – après la lecture marathon du Livre Inter 2012 et la proposition de 10 livres d’auteurs français, j’avais besoin de lire un auteur traduit – le choix est tombé sur Mario Vargas Llosa (immense auteur, prix nobel 2010 – dont j’ai gardé un souvenir très fort de la »La Fête du bouc » ou il nous a raconté la fin de Léonidas Trujillo, le dictateur de la République dominicaine)
Là aussi, M.V.L. s’attaque à un fresque énorme sur un personnage devenu un quasi-oublié (moi de toute façon je n’en avais jamais entendu auparavant : le diplomate, révolutionnaire irlandais et défenseur des droits de l’homme Roger Casement (1864-1916) http://en.wikipedia.org/wiki/Roger_Casement
J’ai pris le livre un peu « au hasard » à la bibliothèque de GRE et suis maintenant surpris des résonances sous-jacentes avec les lectures du Livre Inter 2012 (colonialisme, sauvages vs. civilisation, monstres/monstruosités et violence(s)).
Mario Vargas Llosa pose à travers le parcours incroyable de Roger Casement des questions éternelles et universelles sur la « civilisation » que les blancs européens apportent dans de nombreuses régions du monde (Casement l’observe d’abord au Congo, ensuite en Amérique du Sud – et il contribue notamment avec son rapport sur les agissement de la Peruvian Amazon Company au Pérou la fin de cette société – par ailleurs il sera même anobli – avant sa chute). Et pose la question jusqu’ou on peut aller pour la liberté d’un peuple (ici l’Irlande)
http://asautsetagambades.hautetfort.com/archive/2011/11/21/le-reve-du-celte-mario-vargas-llosa.html
Très beau roman, loin d’une hagiographie de ce défenseur des droits de l’homme (son homosexualité – il note dans un petit calepin ses « aventures » pazrfois les mensurations, le nombre de ses orgasmes… – sera un des points qui le feront trébucher ). D’une richesse incroyable, avec moultes détails documentés (la liste des fournisseurs de documentation à la fin du roman est à ce titre éloquent), le roman nous rend « plus intelligent ».