Le témoin qui en savait trop

Vendredi soir : N’ième tentative du soutien du cinema français. Le dernier film de Lucas Belvaux (metteur en scène inégal – dernier en date: « Rapt » ; il y a quelques années: une Trilogie dont « Cavale » ) : « 38 témoins  »

Un fait divers (années 60) à NY avait donné une idée à l’écrivain Didier Decoin (Est-ce ainsi que les femmes meurent). Lucas Belvaux s’empare du sujet (du livre) et le transpose dans la ville grise, grise-bleue, triste du Havre (on dirait – au vu du nombre des derniers films qui se passent là-bas – que cette ville paie les cinéastes pour qu’ils viennent).

Le spectateur aura plusieurs films en un (mais pas un de la pointure de Sir A.H.) : Fait divers (une femme est tuée dans la rue – et 38 témoins entendent, bien chez eux, ses cris, sans intervenir), polar, tragédie, histoire d’un couple qui se brise…

Toutefois, le cinéaste ne montre pas grande chose de la recherche de l’auteur du crime, à peine on assiste à des interrogations de (quelques) témoins (clichéesques par ailleurs).

Pierre (joué par Yvan Attal – dans un rôle bien sombre, qui lui sied et qu’il rend crédible, parfois même de manière impressionnante – notamment dans une belle scène de monologue d’aveu nocturne) – a un travail difficile, il fait entrer les gros cargos de marchandises dans le port du Havre. Sa femme, Louise (Sophie Quinton), travaille également au port. Elle rentre d’un voyage d’affaires. Elle n’étais pas présente la nuit du crime. Lui oui…..et cela le travaille.  Il lui avoue (puisqu’il a plein de remords, remords, remords).

Le film est particulièrement centré sur ce couple et traite à travers le(s) choix de Pierre des questions comme la responsabilité de celui qui regarde, la non-assistance à personne en danger , la capacité inouïe que nous avons de rester indifférent (en surface), de nier des faits, de les mettre sous le tapis….peut-être aussi de prendre le pied en regardant l’horreur par la fenêtre (bien chez soi).

Beaux sujets, mais je n’étais pas vraiment emballé par l’emballage. Pour moi le film était trop long pour montrer ce qu’il voulait montrer (on comprend rapidement). Nicole Garcia (journaliste) n’est pas vraiment convaincante. Les dialogues sonnent parfois faux, trop écrit….Pour moi, le film est un peu décevant…

« Chacun s’est dit que les autres allaient bouger« , explique Lucas Belvaux, « et personne n’a rien fait. Plus que de se demander comment il aurait agi à la place des personnages, j’aimerais que le public se pose la question des réactions que la société doit avoir face à ce type de comportements. »  (malheureusement je ne me suis pas vraiment posé cette question en sortant du cinoche – les autres témons étant trop « absents, trop caricaturaux pour me tendre vers cette question).

PS – J’auri dû lire les Cahiers de Cinéma avant – excellente analyse (négative) du film.

A propos lorenztradfin

Translator of french and english financial texts into german
Cet article, publié dans Cinéma, est tagué , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s