Le monde des critiques littéraires était quasi-unanime – et le livre a reçu le Prix Femina 2010. Mon choix a été guidé par le titre qui m’a quasiment aspiré : « La vie est brève et le désir sans fin » (Patrick Lapeyre – professeur de français aussi – l’a semble-t-il emprunté à un poète japonais)…pour – finalement – rester plutôt sur ma faim après un si beau titre, même si le livre m’a permis de passer plus rapidement deux nuits, au cours desquelles j’ai eu du mal à m’endormir.
2 Hommes et une Femme (Jules & Jim?) – Louis Blériot (frc) , Murphy (USA vivant en GB) et Nora (GB) ….les deux mecs dans la 40e, Louis, traducteur, marié (et vivant donc une imparfaite et difficile vie double), Murphy trader, Nora être fantasque, évanescente, souvent incompréhensible dans son errance, son va-et-vient comme ça lui plaît-plaît (vive la liberté de la femme) et ses voyages entre la GB et la France….
D’une simplicité feinte (et ciselée), Patricke Lapeyre nous brosse le tableau d’une histoire d’amours contariés somme toute banale (j’ai envie, j’ai plus envie, je t’aime, moi non plus et si je quittais l’une….pour rester avec…. mais elle me manquera, …..je me décide ou pas?….à la fin on s’en lasse un peu) : « les portes de la vie sont grandes ouvertes » … »il voudrait s’excuser, avant qu’elle parte, de l’avoir tellement mal aimé et lui promettre qu’il attendra aussi longtemps qu’il pourra, pendant des années s’il le faut… » (293).
J’ai, vers la fin, lu un peu en diagonale, les hommes mous et légèrement maso sur les bords m’ont paru comme des ectoplasmes qui ratent ou vont rater leur vie, de peu d’intérêt, les n’ièmes soubresauts ne m’ont plus « excité »…toutefois, je peux m’imaginer que certains lecteurs aimeront ce style léger, plein de faux-aphorismes… Moi par contre, c’était comme ouvrir un Chasse Spleen 1997 pour voir qu’il n’a pas survecu dans ma simili-cave….