http://www.youtube.com/watch?v=vfflMh2BBqo&feature=related
Quel voyage initiatique qui débute spectaculairement dans l’obscurité la plus totale. Soudain : la lumière….un rythme pulsatoire… Un immense rideau transparent coupe la scène : l’ombre d’un danseur apparaît, derrière ce rideau ondulant, mouvement de la matière, par cercles, vagues…hypnothique….
….de l’autre côté de ce « rideau »….un peu plus tard (après un fondu au noir), devant nous, un groupe de 7 hommes et femmes par terre, couverts de poussière farineuse, se détachant par nuagettes….Les danseurs se mettent peu à peu à se lever, à bouger, danser. Mouvement collectif d’une énergie inouïe, sur une musique qui pulse majestueusement, sensuellement dans le ventre – , qui explose…..
Un premier pas de deux d’une tendresse violente rarement vue (on est loin des pas-de-deux sensuels de Mats Ek ou de Preljocaj)
…un peu de butô, du kathak, de la danse africaine, capoeira, arts martiaux et surtout, surtout d’un Sacre du printemps circulaire à la Pina Bausch. Je n’arrêtais pas d’y penser….Dommage toutefois (je me demandais déjà comment les danseurs pourraient tenir 1 h 10 avec ce rythme) qu’après cette première demie-heure de climax, nous assistons a des moments plus « introspectives », spirituels (et que je n’ai pas tout à fait compris) – toutefois d’une très grande force « gymnastique » …avant de se terminer sur une danse en groupe d’abord (7 dervishs tourneurs frénétiques) , un jeu de mains d’ombres captivant….
la solitude du danseur de nouveau ….le noir….
Voici un texte sympa du blog « Danses avec la plume » http://www.dansesaveclaplume.com/tag/vertical%20road
« Le pitch m’avait fait pourtant un peu peur, en parlant « d’une esthétique Butô qui aurait basculé de la révolte de la chair au raffinement des corps » ou d’un « chemin spirituel qui s’opposerait à l’horizontalité de la vie profane ». Un peu trop danse contemporaine intellectualisante ? Pas du tout ! Vertical Road est une danse tout ce qu’il y a de plus instinctive et vibrante. Et ça danse. Réflexion surprenante, mais je suis souvent ressortie frustrée d’un spectacle contemporain, un peu sur l’économie du mouvement. Chez Akram Khan, ça saute, ça tourne, ça bondi, ça pas de deux, ça se tend et se détend. Le tout me fait penser à une sorte de danse tribale ancienne, mêlée d’un peu d’art martiaux. C’est à la fois aérien et très ancré au sol, c’est beau, c’est prenant. L’énergie était d’autant plus forte par le choix de la musique, celle Nitin Sawhney, avec un rythme marqué par des basses assez envoûtantes (mais musique enregistrée, et peut-être un peu trop fortement diffusée pour les oreilles sensibles).
Ils sont sept danseur-se-s accroupi-e-s au sol. Derrière eux, une sorte de toile opaque blanche qui coupe la scène en deux. Et derrière elle, un homme, qui visiblement a envie de passer de l’autre côté voir qui sont ces gens. Je ne sais pas si c’est parce que le soliste, formidable Salah El Brogy, ressemblait à Saïd, mais ce ballet m’a fait penser à Lost.
Comme dans Lost, on ne comprend pas bien ce qui se passe et où l’on est (surtout que je n’en suis qu’au début de la cinquième saison) (pas de spoiler svp). Mais comme dans Lost, cela n’a finalement aucune importante. Car la danse, son énergie, se suffit à elle-même. Les questions Où-suis-je/Où-vais-je sont oubliées pour juste se laisser guider par les pas des danseur-se-s. Il n’y a besoin de rien, pas même de comprendre, pour se laisser emporter par Vertical Road. La danse, c’est quelque chose de simple. Une bien belle soirée.
Lire aussi la critique de Agnès Izrine dans Dansermag:
http://www.dansermag.com/infos-spectacles/critiques/2-critiques-2010/40-vertical-road-dakram-khan
Ou pour faire bonne mesure – lire un avis pas content du tout :
http://www.localgestures.com/1/post/2012/1/vertical-road-une-critique.html
La musique (très éléctronique) jouant un rôle important, voici aussi le lien vers le site du compositeur Nitin Sawhney (in English). C’est notamment le début qui m’a littéralement scotchée….
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