Une pièce de Lars Noren – vue lors de mon séjour syndicale à Paris.
C’était samedi soir – au théâtre Lucernaire avec C., F & S. Deux hommes, deux femmes pour assister au côté d’une petite cinquantaine de spectateurs (dans une toute petite salle – genre Jardin d’Hiver, Cité Veron, 18e) à une série de repas de famille pas si ordinaires que ça. C’est que Papa, maman et les deux soeurs ont du gros sur le coeur et se déchirent et se reprochent pleine de choses, pendant 2h10. Un côté « Festen », un zeste de Bergmann, deux mesures de distanciation brechtienne…et on obtient une pièce qu’on trouve longue après le 3e acte….
Je regrette, je ne suis pas d’accord du tout avec la très bonne critique (point de gorge serré) de Sylvie Beurtheret:
…même les acteurs ne m’ont pas convaincus (p.ex. difficulté d’adhérer au personnage de la mère joué par Christine Combe, ou la soeur révoltée – sourire provocateur permanent qui m’a fatigué).
Après le spectacle nous en avons quand-même discuté une vingtaine minutes, c’est dire, sans jamais partager l’enthousiasme de Télérama (triple TTT). La matière de la pièce était donc suffisamment riche…
Je suis d’accord par contre avec : www.unfauteuilpourlorchestre.com
« …En effet, plutôt qu’une ascension dans les dialogues – anodins au début – vers une tension culminante et finale du huis-clos infernal, entraînant ainsi jusqu’au bout le spectateur, celle-ci est divisée en quatre tableaux (marquée par le pivotement de la table), et à chaque fois, le processus se répète : le calme puis la tempête. Et à chaque fois, le soufflet retombe, il faut juste s’y habituer, d’autant que cela dure deux heures. Ensuite, la proximité du public et des comédiens, baignant dans la même lumière crue, ne favorise pas ici la fusion entre les deux ; paradoxalement, il manque une distance pour y croire.«