En 2001 /2002 – je ne sais plus quand – Le Sacre par Angelin Preljocaj (au Théâtre de la Ville de Paris )….Le 9 mai 2002 – Soirée Stravinski (inoubliable) à l’Opéra de Paris (Dunn/Balanchine ET Pina Bausch) – 12.10.2011 Le Sacre du Printemps vu par Gallotta et dansé par sa troupe.
Ayant revu récemment des extraits de la chorégraphie de Pina Bausch dans le film « Pina », je n’étais pas objectif, pas vierge pour apprécier (à sa juste valeur?) le travail de Gallotta.
Gallotta nous raconte, dans l’échange après le spectacle, que l’idée de Stravinski lui est venu à l’occasion d’une présentation de « Tête de chou » à Paris. Une évidence. Après avoir vainement essayé 15 ans auparavant, il se sentait desormais prêt pour monter « en 3 mois » une chorégraphie sur cette « musique monumentale, écrasante« . « Nous avons convié Stravinski à notre table, l’avons tutoyé et ne savions pas s’il voulait de nous. ». La chorégraphie utilise la grammaire qui a fait le succès de « L’homme à la tête de choux » et se veut bcp plus urbain (banalement jeans et soutien-gorges + des slips….ouh-là ….), loin de toute allusion au « brut païen », mais aussi de la violence bouillonnante que j’entends derrière les notes…
En effet, la musique de Stravinski qui a inspiré plus de 100 chorégraphies depuis la création en 1913 (au Théâtre des Champs-Elysées) a une force impérieuse. Pierre Boulez a dit dans une interview (dans un film sur les différentes versions du Sacre du Printemps): « …la tradition occidentale est basée sur une pulsion régulière. Là, vous avez une pulsion irrégulière, et c’est pour cela que les danseurs ont tellement de mal – au départ – à se faire à ce rythme….une espèce de barbarie très étudiée… »
Et j’affirme ici qu’on peut écouter mille fois cette partition (par ailleurs le ballet se fait sur l’enregistrement d’une interprétation dirigée – et rarement utilisée, puisque très rapide – par Stravinski lui-même – en 1960).
Le programme nous promet: « …Avec treize danseurs aussi charnels et explosifs que la musique, une scène toute entière vouée aux audaces expérimentales du compositeur, Jean-Claude Gallotta nous emporte vers des figures séraphiques, des ombres sensuelles, des corps tourmentés, des éveils interdits, des émois inexpliqués, des palpitations troublantes… »
http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20111010.OBS2174/danse-le-sacre-au-dauphine.html
Dommage : ce n’est pas ce que j’ai vu (ressentie) – l’explosion?….. Certes, Gallotta ne nous caresse pas au sens du poil. Les 7 danseuses deviennent une « vierge » échangeable (chacune étant la vierge de l’autre); là ou on s’attend de mouvements de « foule » nous place un solo (qui reprend les esquisses d’une des 2 mini-pièces d’introduction (sur paysage sonore); une séquence « qui ne m’a entièrement satisfait » (Gallotta dixit) est accompagné d’une scène (parfaitement calée dans sa longueur) du film « L’Atalante » de J. Vigo mais qui « cache » la danse ….
Finalement, je trouve l’ensemble « gentillet » avec quelques petites fulgurances fugaces.
http://www.gallotta-danse.com/sacre.asp
A. a beaucoup aimé, Y. et C. peu, le public a chaudement applaudi, et certains spectateurs ont souligné, lors de la « conversation » d’avoir été bouleversé, d’avoir vu de l' »amour et pas de la guerre et violence »….Faudra que je revoie ….
Je n’ai donc aimé que la musique et certaines séquences, notamment celle Bausch’ienne, avec une troupe resserrée, regroupée, compacte avançant par petits pas, « foule » houleuse, épaules tombantes, bras pendantes….ou celle, ou le gros de la troupe est assise en demi cercle, bouge le haut du corps de manière encantatoire tandis qu’on assiste à un duo HF dont la femme est remplacé par une autre, cajolante, volontaire…avant de reprendre sa place dans la ronde assise et avançant au rythme de la musique tourbillonante…