« Il est 22h et Grenoble s’endort ». Ne voyant ni camions plein de Chartreuse, ni balayeurs d’balais, je descends au cinoche d’Art et Essai à 2 pas de chez moi (La Nef), intrigué que je suis de voir depuis des semaines maintenant à son affiche le film « L’Affaire Rachel Singer », remake américain d’un film isralien (The Debt) avec la belle Jessica Chastaign (vue pour la première fois dans « The tree of life » ).
J’apprends que le film n’est projeté (en 5 séances/jour!) faute d’autres bobines estivales – et pourtant il n’a que peu de succès…et en effet, ‘c’est une séance privée. Tel Citizen Kane je suis assis dans la petite salle obscure (une cinquantaine de places) Tout seul.
Drame (thriller mélo diraient d’autres) en 3 actes, parsemé de flash-back – dont une partie assez haletante. 3 agents du Mossad échouent en ’65 d’enlever un ancien tortionnaire d’Ausschwitz-Birkenau, créent un mensonge (nous l’avons tué!) et s’en mordent les doigts durant 25 ans, avant que, après le suicide d’un des 3, il y a expiation, avec show-down dans un hospice…en Russie.
Cela se laisse regarder sans déplaisir (un peu comme le film de Spielberg « Munich »), mais reste superficiel. Hellen Mirren est extraordinaire, Jessica Chastaign illumine l’écran (notamment quand elle sourit).
Toutefois il y a comme un léger malaise quant aux non-(ou mal)-traitement des questions sous-jacentes dans cette confrontation cinématographique du tortionnaire et de ses ravisseurs (le bien, le mal, la mémoire des victimes de la shoah….), la vie construite sur un mensonge, la vie et ses choix….finalement très hollywouddien et ce matin le film commence à se dissiper….