….nos invités étaient partis vers les 23h, la vaisselle rangée dans cet appareil si pratique qui s’occupe de tout à 41 Décibel ….Equipé d’un petit solde de bulles, je me suis installé pour finir en beauté bobo dans l’accompagnement de Julie, Jean et Christine.
En effet, la TV publique (A2) passait sur ses ondes la pièce de August Stringberg « Mademoiselle Julie« , mise en scène Frédéric Fisbach avec Juliette Binoche (Julie herself) , Nicholas Bouchaud et Bénédicte Cerutti (Christine), en importation du festival d’Avignon!! (dans une mise en image passionnante de Nicolas Klotz (vous vous souvenez de « La question humaine »? ou « La Blessure »? ainsi que d’un très beau portrait de Brad Mehldau) .
La pièce qui traite de la lutte des sexes et des classes, de l’amour, du désir….du destin social….- date un tout petit peu, surtout parce que selon eux, Fisbach n’aurait pas bien utilisé le matériau lutte de classe. Les critiques se sont acharnés contre la mise en scène (dur, dur « Le Monde »), Juliette Binoche ne serait pas à la hauteur….Moi je trouvais surtout que le rôle de Christine, que j’ai toujours vu comme un vrai moteur du drame, était faible.
Certes, la scénographie est un peu perturbante (« arty » selon Télérama), mais quel jeu de la part de Juliette Binoche (qui ne fait pas partie de mes actrices préférées) !!….Je n’ai (donc malheureusement) pas vu la première partie (avec la séduction du valet) mais pris le drame en route, au matin, quand les deux commencent à se rendre compte de ce qu’ils ont « fait » et retrouvent par moments successifs leurs rôles de « maîtresse » et de « domestique », mais ce que j’ai pu voir en blessures, espoirs, acharnement, haine, amour, envie de fuir…était renversant, bouleversant…..et d’un coup moderne, rappelant des désarrois d’une femme d’aujourd’hui face aux faiblesses de l’homme.