Je le craignais : dur, dur pour un auteur de trouver sa place dans ma tête (ou mon coeur) qui étaient encore dans les nuages de P. Forest.
Ce n’est pas que Chantal Thomas, historienne, démérite. Elle fait un retour à la fiction (elle a déjà eu le prix Fémina en 2002 pour « Les adieux de la reine ») et nous propose un roman historique en deux parties (inégales et moyennement originale).
Au centre du roman qui nous ouvre la vie dans le XVIIIe siècle: Appoline (la pure) qui raconte sa vie (famille appauvrie, couvent, gouvernante) jusqu’à sa vie avec Arnaud (1ère partie) – et sa soeur Ursule (dite Olympe) qui, elle, monte à Paris, rencontre le Duc de Richelieu, devient l’amante de Louis XV et va déchanter (d’où le testament du titre et la lettre adressée à sa soeur qui constitue la 2è partie – la plus importante – du livre).
« Le sujet parfait est l’homme qui jouit de se ruiner pour une femme qui lui refuse tout. »
Cela aurait pu être passionnant, mais je ne me sentais pas touché par le destin (vraiment pas luisant) de Olympe-Ursule. L’écriture ne m’a pas convaincu et les frasques de ces messieurs de la Haute de ces temps me laissaient froid – et il y avait matière à être révolté vu le traitement infligé aux femmes, vu le décalage entre les nobles et les communs (qui a débouché sur ce qu’on sait une trentaine d’années plus tard…)
J’avais dérobé à ma vue le sac de tapisserie. Cette même nuit, me sentant assez riche d’amour pour aimer comme moi-même l’étrangère qu’avait pu devenir ma soeur, j’osais affronter. Tremblante, je défis le tissus entourant plusieurs cahiers cousus à la main et aux feuilles noircies d’une écriture serrée. (p.123)
Pourtant, j’ai au moins appris entre autre le mot: « gamahuchage »
La gaieté avec lui ne tenait pas. Il suffisait de rien pour la briser. Il pouvait se lasser des déguisements, mais si je l’attendais allongée, nue avec seulement autour du cou un collier de fourrure ou de pétales, cela, il ne s’en lassait pas. (p.215)
Elle pleurait. Elle devait se débattre. On la traînait dans le couloir, elle appelait au secours. Et puis il y eut le silence, un bruit de chevaux, une voiture qui s’en allait. Le roi est alors rentré chez moi. Il était de mauvaise humeur. Je l’aggravais en osant le questionner: » Que se passe-t-il ? Une femme a criée…… (p 221)
Finalement j’avais l’impression d’avoir lu un Harlekin du 18e siècle. Plus intéressant que les traductions que j’ai actuellement en chantier, mais pas au point de recommander la lecture de ce livre autour de moi.
c’est dur toujours pour un roman moyen de passer après un livre qui laisse un très grand souvenir. J’ai eu la même sensation plusieurs fois !
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